Photo: Pixabay
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L’enseignement précoce des langues étrangères

La notion de précocité s’agit de nouvelles approches des langues étrangères où les élèves découvrent très tôt l’existence de langues différentes.

Teaching February 15, 2018

La notion de précocité s’agit de nouvelles approches des langues étrangères où les élèves découvrent très tôt l’existence de langues différentes. L’enseignement d’une langue étrangère est introduit dès la maternelle permettant aux élèves d’acquérir une « culture langagière » qui leur serait utile dans l’apprentissage des langues dans un sens où les apprenants sont en contact avec de nouvelles langues le plus tôt possible et sont amenés à observer, réfléchir et comparer plusieurs langues pour comprendre leur fonctionnement y compris leur langue maternelle.

Le jeune enfant possède à la naissance de puissants mécanismes d’acquisition qui, s’ils sont stimulés par l’environnement, peuvent répondre d’une manière extraordinaire à ce stimulus. Rachel Cohen, qui a dédié sa vie professionnelle à comprendre et à développer les potentialités latentes existantes chez tous les jeunes enfants, a conclu que l’acquisition qui se fait de manière naturelle comme un enfant qui apprend sa langue maternelle, peut être transposée dans l’apprentissage d’une langue étrangère. Il s’agit ici donc de s’intéresser aux besoins fondamentaux et naturels des enfants et de construire un environnement linguistique sur ces bases. D’après Cohen, cette situation qu’elle appelle « situation naturelle d’apprentissage » s’avère être plus efficace non seulement grâce aux conditions naturelles qui caractérisent les jeunes enfants : la spontanéité, l’absence de phénomènes de blocage dus à la timidité, le désir d’imiter, la nécessité de comprendre pour pouvoir avancer mais aussi grâce aux conditions physiologiques de l’enfant à cet âge : la plasticité des organes phonatoires, la capacité de mémorisation maximum.

Un enfant mis en situation de bilinguisme très tôt peut avoir certains avantages par rapport à d’autres enfants monolingues, dans la mesure où les conditions d’apprentissage sont remplies tant au niveau pédagogique qu’au niveau des ressources. Étant donné que l’objectif est de faire en sorte que l’apprentissage soit aussi naturel et normal que possible, il est important de souligner que les ressources proposées en classe doivent respecter cet environnement enfantin, à savoir l’utilisation des activités ludiques et communicatives comme les chants, les dessins, les jeux et les activités corporels.

Le professeur Jean Petit (1929-2003), professeur de l’Université de Reins a conclu que l’apprentissage précoce des langues peut avoir un impact positif sur l’enfant en termes de « stimulation intellectuelle » permettant à l’enfant d’avoir une « faculté d’abstraction » et la capacité de résoudre des problèmes dans des domaines complexes comme les mathématiques. Il permet également à l’enfant d’avoir une plus grande maîtrise de sa langue maternelle et sans parler d’une ouverture à l’égard d’autres langues et cultures faisant en sorte que l’acquisition ultérieure d’autres langues seraient beaucoup plus facile et plus rapide.

L’enseignement précoce des langues s’inscrit dans le cadre d’une initiative pédagogique et didactique de l’Union Européenne. La réussite des expériences menées dans certains pays de l’Europe dans le domaine révèle l’importance que revêt l’apprentissage des langues dès le plus jeune âge. Pour ce qui est de l’âge idéal pour apprendre une langue étrangère, il n’est pas catégorique du point de vue scientifique. Toutefois, plusieurs facteurs portent à croire que les facultés d’acquisition s’arrêtent très tôt chez l’enfant et régressent avec l’âge : on parle de « l’âge du langage », qui est avant 7 ans. En tant qu’enseignante dans une institution supérieure à Madagascar, je peux affirmer qu’apprendre les langues à des jeunes de 16 à 20 ans est un véritable défi.

Le choix de ce thème est donc surtout basé sur une compréhension de la réalité issue de ma propre expérience professionnelle dans le domaine, en vue de sensibiliser parents et acteurs de l’enseignement à faire tout leur possible pour initier les enfants aux langues étrangères dès leurs plus jeune âge. D’autant plus que, à l’ère de la mondialisation où la pluralité est l’enjeu central, il est évident que le plurilinguisme constitue un atout considérable pour la réussite sociale, professionnelle et personnelle de chaque individu.

BIBLIOGRAPHIE

COHEN Rachel : Apprendre le plus jeune possible, I.E.D.P.E Paris, Université Paris XIII-Villetaneuse.

Petit Jean (2000) :  Le don des langues s’acquiert, Conférence en sciences du langage, Université Paul Valéry Montpellier, 12p.


Note: Article écrit et publié en français.

 

Author

Dina Rakotondrainibe

M. Dina Rakontondrainibe est actuellement Professeur Assistante en Langue Français à l'Université Adventiste Zurcher au Madagascar. Elle a une licence en Français Langue Étrangère et Informatique. Elle travaille sur son M1 en Français Langue Étrangère.

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